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HISTOIRE & PATRIMOINE – n° 101 – juillet 2021

01 – Éditorial
Christiane Marchocki

04 – Les Américains à Savenay – Première Guerre mondiale – Les dédommagements
Denis Berthiau et Mickaël Sablé-Renoir

26 – Les maires de Saint-Nazaire – 8e et dernière partie 1968-1983
Patrick Pauvert

36 – La “Little Italy” à Saint-Nazaire, pour la construction du paquebot Île-de-France
Bruno Rossetti

44 – Saint-Nazaire ● Suez ● Panama
Christian Morinière

62 – Grandeur et décadence des villas balnéaires à Saint-Nazaire – Troisième partie
Bernard Tabary

70 – Vedettes militaires et scandales dans la Jet-Set à Saint-Nazaire
ou les tumultes amoureux d’un Italien et d’une Bretonne
Loup Odoevsky Maslov

80 – L’excursion tourne au drame… La tragédie du Saint-Philibert, Il y a tout juste 90 ans
Michel Mahé

94 – Regards croisés sur l’altérité à Guérande au XVIIIe siècle
Grégory Aupiais

104 – Les descendants du Duc Jean IV de Bretagne et de Jeanne de Navarre
Françoise et Malou Roussel

114 – Vie et mort des Mesquérais à la fin du règne de Louis XIV (1693-1715 – Étude démographique)
Gilles Chassier

128 – Le cépage nommé “Aunis”, de Guérande à Sarzeau – II – Citations du cépage dans cette région
Christophe M. Josso

138 – 22 août 1939 – À bicyclette entre Océan et Vilaine – Une dernière journée de paix entre père et fils
Alain Moussat

150 – Napoléon III en Bretagne – août 1858
Jean de Saint-Houardon

162 – Journal d’un aumônier breton – 1850-1851 – 31e partie
Christiane Marchocki

164 – ÇA SE PASSE AUJOURD’HUI

164 – Un calvaire rénové à Saint-Marc, route du Fort de l’Ève – Roland Carré
166 – Promenons-nous ! – Michaële Simonnin

168 – L’ASSOCIATION

 

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pour feuilleter la revue.

Ce nouveau numéro, de taille inhabituelle (168 pages), sera en vente (15 €)
en kiosque, à partir du 28 juin 2021.

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Éditorial

Par sa situation géographique privilégiée, Saint-Nazaire, port situé sur   la côte atlantique, à l’embouchure de la Loire, avait les atouts pour un rayonnement mondial. La ville s’est trouvée connectée au monde, bien avant l’apparition du numérique, par le biais de la navigation.Ainsi, l’établissement de la Base hospital n° 8, à Savenay, par les Américains, à la fin de la Première Guerre mondiale, est, notamment, lié à la proximité avec le port, dernière étape avant le rapatriement des troupes. L’article, en ouverture de ce nouveau numéro, examine en détail les conséquences de l’implantation de cette structure hospitalière gigantesque, pour la commune d’accueil, après la fin du conflit.
À Savenay, comme à Saint-Nazaire, les maires sont au premier rang de l’histoire locale. Ils président aux transformations de leur cité. Cette huitième, et dernière, partie de l’article consacré aux maires de Saint-Nazaire décrit les nombreuses réalisations des mandats d’Étienne Caux (1968-1983).
L’émigration a contribué, dans l’entre-deux-guerres, au développement de la construction navale, particulièrement demandeuse de main d’œuvre. Un descendant d’une famille italienne, venue travailler, à Saint-Nazaire, en 1924, nous en fait une évocation attachante et authentique.
À l’inverse, dans la deuxième partie du XIXe siècle, de nombreux travailleurs, venus, principalement, de Bretagne, ont embarqué, à Saint-Nazaire, pour aller travailler aux chantiers de construction du canal de Suez, puis de Panama, sous la direction de Ferdinand de Lesseps, accueilli, avec faste, dans la ville, en 1886. Si le nom de Saint-Nazaire nous évoque, d’abord, le trafic portuaire, la construction navale, la ville a eu, en parallèle, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, une petite activité balnéaire. Quelques villas, toujours présentes, sur la côte, en témoignent.
Il existait, dans l’entre-deux-guerres, dans notre région, une sorte de Jet-Set, ou Café Society. Un article nous décrit les scandales, médisances, procès, situations scabreuses, autour des tumultes amoureux d’un Italien et d’une Bretonne. Dans un tout autre domaine, voici le récit de la tragédie qui a marqué les esprits pendant bien longtemps : le naufrage du Saint Philibert. Apparait la nécessité d’une organisation matérielle minutieuse et rationnelle. De nos jours, fort heureusement, l’armement des bateaux d’excursion et de croisière est contrôlé, et les avis météorologiques diffusés…
La société transparait, aussi, sous les chiffres et les graphiques. Nous le constatons, dans ce numéro, à la lecture d’études démographiques, réalisées sur Guérande et Mesquer, portant sur les XVIIe et XVIIIe siècles. Deux études et deux auteurs différents.
On pourra, également, lire une suite à l’article, paru l’année dernière, sur le surprenant mariage ducal de Saillé, en 1386. Cette fois, c’est la descendance de Jean IV de Bretagne et de Jeanne de Navarre qui est examinée dans le détail, de Jean V dit le Sage, à la duchesse Anne.
La tradition veut que le vin coule en l’honneur des grandes occasions. On « arrose » on « trinque ». Certains crus sont célèbres, d’autres ont disparu. Ce sujet, en apparence léger, est le thème d’un article sérieux, très bien documenté. Les derniers jours de paix, en 1939, sont vécus en esprit. La guerre est pressentie comme inévitable. Cette dernière promenade est, à la fois, poétique, nostalgique, touristique et sportive. Témoignage historique de ce qu’était alors la vie. C’est un moment unique, vécu avec pudeur. L’avenir incertain lui donne toute sa valeur.
Napoléon III n’est pas si lointain qu’on se l’imagine. Plaire au plus grand nombre est le but de ce voyage en Bretagne, qu’il réalise en 1858. Ainsi, le pouvoir en sera plus sûr. Les dons sont toujours un excellent moyen de se faire des alliés… Sensiblement à la même époque, notre aumônier militaire continue d’assurer sa mission, le long des côtes d’Afrique. Son journal, document unique, nous permet de voir la vie qu’on menait à bord des derniers grands voiliers du XIXe siècle, les attentes, les soucis, les incommodités d’une vie sans notre confort familier. 

Les hommes forgent leur histoire, c’est-à-dire, l’Histoire. Les uns disparaissent pendant les guerres, les épidémies, par accident… Les survivants connaissent d’autres évènements, relatés par ceux qui écrivent, les faisant ainsi survivre et connaître. Chacun son rôle et la vie se perpétue. Les techniques changent, se compliquent, se perfectionnent, mais les humains demeurent intrinsèque- ment les mêmes. Ils éprouvent les mêmes passions, espoirs, ou pire…  

Christiane Marchocki