Julien Bertho,
le dernier champion cycliste nazairien des années 50, n’est plus

Julien Bertho a rangé son vélo de course
Né à Saint-Nazaire en 1927, c’est en 1946 qu’il a pris sa première licence amateur, se rappelle Paul Correc, historien du cyclisme nazairien. Possédant d’indéniables qualités de rouleur notamment, mais aussi de sprinter. Il remporta rapidement plusieurs courses régionales.
Mobilisé en 1948, il reprit la compétition et immédiatement se signala dans la classique nantaise, la Vallée de la Loire, ainsi que dans Nantes Saint-Nazaire – Nantes, puis remporta le Grand Prix de Blain.
Avec Louison Bobet
Julien Bertho a été remarqué par Paul Le Drogo, directeur sportif de l’équipe Stella, laquelle comptait, entre autres, dans ses effectifs, le grand champion Louison Bobet.
En 1950, Julien prenait le départ du Tour de l’Ouest et, après avoir énormément travaillé pour son leader, obtenait la quatorzième place au classement général.L’année suivante cette fois au service du nouveau leader de Stella, Pierre Molinéris, il prenait une superbe deuxième place derrière le grand champion belge Rick Van Steenbergen, avec une victoire d’étape.
Le Nazairien dispute de nombreuses courses nationales et internationales, telles le Critérium national de la route, le Grand Prix des nations, le Tour du Maroc, Paris-Roubaix. Excellent pistard, Julien Bertho, a remporté également l’Omnium du Parc des Princes, à Paris, en 1951.
Cependant, quelque peu déçu de l’état d’esprit du milieu où il évoluait, comprenant qu’il ne serait toujours qu’un équipier au service d’un leader, sans espoir d’être reconnu pour ses réelles qualités, Julien Bertho a stoppé sa carrière professionnelle, en 1953, lors du Tour de l’Ouest et est redevenu coureur Indépendant. Durant quelques années, Il participa à des épreuves régionales, avant de se retirer.
Le Grand Julien, tel que l’appelaient les Nazairiens alors, restera dans nos mémoires, conclut Paul-Marc Correc.
Texte paru dans Ouest-France – Édition de Saint-Nazaire – Vendredi 30 août 2019
Le cycliste Julien Bertho n’est plus
Le « grand Julien » comme avaient l’habitude de l’appeler les fervents de cyclisme nazairien, dans les années 50, s’est éteint le 21 août à Saint-Nazaire, à l’âge de 91 ans.
Né dans la cité navale en novembre 1927, c’est en 1946 que Julien Bertho signa sa première licence d’amateur 4e catégorie à Saint-Nazaire. Remarqué par le directeur sportif de l’équipe nantaise « Stella » laquelle comptait dans ses rangs le grand champion Louison Bobet, le coureur nazairien est engagé dans le Tour de l’Ouest en 1950. Retenu à nouveau pour le Tour de l’Ouest 1951, il prend une deuxième place derrière le champion belge Rick Van Steenbergen dans l’étape Le Mans-la Roche-sur-Yon, mais surtout enlève au sprint la dernière étape à Rennes, en battant l’Italien Sforacchi. C’est la gloire, et, à Saint-Nazaire, on ne parle que du « grand Julien ».
Julien Bertho disputera de très nombreuses courses notamment le Paris-Roubaix, le Critérium national, le grand prix des nations, le Tour du Maroc, ainsi que deux Paris-Tours. Cependant, comprenant, rapidement, que son avenir cycliste restait limité, Julien Bertho quitta le milieu professionnel au cours du Tour de l’Ouest 1953, et prit une licence d’Indépendant. Très populaire dans la région nazairienne, son nom à l’affiche de réunions sur le vélodrome, suffisait à attirer la foule.
« Discrètement il se retira mais nous le vîmes encore quelques années sur le bord des routes lors d’épreuves régionales. C’était un grand monsieur que nous n’oublierons pas », confie Paul Correc, qui a consacré, en 2014, un dossier sur le cyclisme nazairien dans un numéro de la revue HISTOIRE & PATRIMOINE, de l’APHRN (Association Préhistorique et Historique de la Région Nazairienne).
Texte paru dans L’Écho de la Presqu’île – Vendredi 6 septembre 2019
